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Plaidoyer pour l'action imparfaite

juin 20

Temps de lecture : 2 min

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Fin d’année 2022, j’avais eu le plaisir de recevoir le Media Brut, intrigué par le succès de notre innovation Bebot.


Bebot, c'est un cribleur des plages capable de retirer du sable des petits déchets tels que les mégots de cigarettes, bouchons de bouteilles ou autres fragments de plastique, autrefois impossibles à retirer.


Très vite, la vidéo buzze et les commentaires sont nombreux.


Parmi tous ces commentaires, bien sur il y a les « Bravo ! » et les «  Keep Going Bebot ». Mais on trouve aussi des détracteurs. Un doctorant en biologie déplore notre innovation car « La solution, ce n’est pas de nettoyer, c’est d’arrêter de polluer. L’éducation plutôt que la technologie ! ». Il ne mache pas ses mots sur notre robot et notre travail.


Je vais vous faire une confidence. Il avait raison. L’éducation, c’est l’actrice principale du défi écologique. Mais je vais vous faire une autre confidence. S’il avait eu raison, il avait déjà tort.


Dès 2015, nous autres, acteurs des Green technologies, avions lancé nos premières innovations. Nous avions été mis en mouvement par le constat qu’à mains nus, il était impossible de nettoyer les rivages pollués. Nous voulions créer les technologies qui le rendrait possible.


De leur côté, les associations environnementales se concentraient sur leurs campagnes de sensibilisation :“Il faut apprendre aux nouvelles générations à ne plus polluer!


Nous ne nous côtoyions pas, et nous considérions finalement nos travaux respectifs comme des voies parallèles, des dogmes distincts: Technologie ou éducation”


Mais la réalité se fiche bien des dogmes; et la force créatrice de l'innovation se saisi de toutes les synergies possibles. C’est donc ce qu’il s’est passé.


Au gré des rencontres, des opportunités, des succès, et des échecs aussi, nous tous, acteurs technologiques et éducatifs, avons appris à nous connaître. Nous avons constaté que la combinaison Technologie + Sensibilisation formait un duo inégalable.


Nos technologies visibilisaient la pollution marine et les possibilités d’agir : “Mais il y avait tous ces déchets dans le sable??! ”. Les campagnes éducatives, quant à elles, pouvaient désormais s’appuyer sur nos technologies pour engendrer plus de données et donc fournir de meilleurs contenus. C'est ainsi que l’Université de Toronto avait acquis 10 de nos robots ou que nous avions déployé une flotte entière pour l’influente Région des Grands Lacs de l’Ontario, connus pour leur taille et importance écologique.


Alors qu’ai-je répondu à notre internaute sous ce post du Média Brut?


Que j’en avais fait l’expérience plusieurs fois. En matière d’innovation, les postures dogmatiques ne passent pas l’épreuve du terrain. Les idéaux, les principes et imaginaires vertueux confinent malheureusement trop souvent à la perfection et par conséquent, à l’inaction.


Que je plaidais pour une Realpolitik de l’innovation, au sens large. Qu’il mieux vaut agir imparfaitement que demeurer dans l’inaction – car c’est finalement à travers l’action que la réalité révèle ses possibles vertueux auxquels nous n’aurions jamais pensé !





juin 20

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